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jeudi 17 mars 2022

10 ans

Le samedi 17 mars 2012, à 17h20, un bébé warrior montrait le bout de son petit nez. Après un parcours plutôt court dans le monde de la PMA, nous avions la chance de rencontrer un petit bout de fille.
Aujourd'hui c'est un peu notre anniversaire à tous les trois, le jour où tu as fait de nous un papa et une maman.
10 ans que nous ne sommes plus vraiment les mêmes. 10 ans de grosses vagues d'émotions, de joie, d'inquiétudes, de cascades, de chansons de princesses, de longues histoires de playmobils, de grands éclats de rire, de bonds dans le canapé. 10 ans de ton sourire et de tes blagues, 10 ans de dessins animés collées le matin et de câlins le soir.
10 ans, 5 déménagements dont 2 au Canada. 3 écoles, des amies aux 4 coins de Montréal, 1 petit frère, 1 petite soeur et un coeur toujours plus grand.
Tu es le soleil de la famille et même si la porte de ta chambre claque un peu trop à notre goût en ce moment, l'orage ne gronde jamais longtemps.
Je suis fière d'être ta maman, tu m'as rendue plus douce et plus patiente, plus attentive et plus ouverte. Tu as réparé la machine à bébés et fait de la place pour agrandir la famille. Ces derniers mois je revis tes premiers pas à travers ta petite soeur. Tout le monde dit qu'elle ressemble à Baptiste. Moi je te vois dans ses yeux, dans son sourire et ses expressions. Et je vois que le temps va beaucoup trop vite. Hier encore j'avais une grosse bedaine remplie d'espoirs et d'incertitudes. Aujourd'hui elle est vide mais mon coeur est comblé.
Je t'aime à l'infini.

vendredi 23 avril 2021

4 mois bientôt 18 ans

C'est fou comme le temps passe vite !

On entend beaucoup cette phrase quand on est parents. Mais pour bébé 3, je dois dire que je ne l'ai jamais autant répétée !

Elle a 4 mois et demi et bat tous les records.

Elle pèse presque 8kg pour 65cm. Avec les couches lavables nous sommes contraints de l'habiller en 9 mois. 9 mois !!! Pour cet âge là j'avais prévu des habits légers d'été car je l'imaginais les porter en juin/juillet. Nous sommes fin avril et il neige encore !

Depuis quelques jours elle a compris comment rouler du dos au ventre, et se tient très bien sur ses bras.

Elle nous a offert aussi son premier éclat de rire, et je dois avouer que ça m'a fait monter plein d'émotions de l'entendre s'esclaffer.

Pour clore le tout, nous avions remarqué des épisodes de bavouillage et de mordillage intense. Et bien ce soir nous avons clairement vu 2 lignes blanches sur ses gencives. Les premières dents ont percé ! À 4 mois et demi... Sa sœur et son frère avaient 6 mois pour cette grande étape.

Je suis sur le cul ! Haha. Et bientôt je vais devoir me résoudre à lui donner des purées et autres compotes.

C'est fou comme le temps passe vite !

dimanche 4 avril 2021

L'allaitement : relation amour/haine

Avertissement : tous les mots de ce texte ne sont pas à prendre au premier degré, si tu donnes le bib : je t'aime aussi 😘

Déjà, si la vue d'une maman qui allaite en public te dérange, te met mal à l'aise ou te dégoute, je t'invite à te demander pourquoi. Pourquoi ?

Pourquoi une femelle (chienne, chatte, lapine, vache, brebis, louve, ourse, orignale, baleine...) qui allaite son petit te semble cute, adorable, mignon... et pourquoi pas une humaine avec son bébé ?

Les seins c'est sexuel, il faut les cacher. Non, ils sont là à la base pour une fonction nourricière. Qui est le tordu qui les a sexualisé, mystère... #foodporn

Bébé a déjà des dents, il marche, il parle... ok. Et un enfant de 2 ans avec un biberon c'est bizarre ? Non, alors tant que lui a le droit de tenir son bib, l'autre a le droit de boire du lait maternel.

J'irai même plus loin, pourquoi être allé traire un autre être vivant pour nourrir son petit ? Si ça c'est pas bizarre comme idée... À mes yeux, le lait en poudre devrait être un choix éclairé ou une bouée de sauvetage. Il ne devrait pas être imposé ou lourdement suggéré (tu sais par tatie Ginette ou le docteur du voisin qui ont eu leurs diplômes en 1950 quand les mamans avaient une anesthésie générale pour accoucher! #Faitesvosrecherches )

Pour ma part, j'ai allaité mon premier bébé par curiosité, sachant aussi que c'était le meilleur pour elle.

Mais mal informée, peu soutenue, fatiguée et découragée (notamment par les phrases du genre « ton lait est assez riche ? Le mien fait ses nuits avec le bib. Elle pleure, elle a faim.») avec en plus des défis anatomiques, j'ai abandonné au bout de trois petites semaines, finissant avec un tire-lait pour introduire peu à peu du lait en poudre.

Pour mon deuxième bébé, je me suis retroussé les manches, mieux informée et lui sûrement plus habile, nous avons tenu 7 semaines. Un record qui s'est terminé à cause de la fatigue encore et la tentation du biberon pour faire ses nuits... Et toujours mon copain tire-lait pour faire la transition en douceur vers le lait de vache.

Cette fois, je voulais aller plus loin. J'ai fait appel à une marraine d'allaitement, j'ai lu, visionné, questionné sur le sujet parce que je voulais réussir, malgré les défis que je connaissais. Parce qu'il ne s'agit pas toujours de donner un bout de peau, un petit détail peut entrainer des grandes douleurs, de vraies blessures. Et si l'on ne sait pas alors on préfère abandonner.

Gonflée à bloc pour le grand jour, il m'a fallu redoubler d'efforts après la césarienne, parce que mon corps a mis du temps à réaliser que bébé était là, parce qu'elle n'a pas pris de poids assez vite pour les standards chiffrés des médecins, parce que les douleurs post-opératoires ne m'ont pas permis d'allaiter allongée pour me reposer et me rendormir avec elle.

Bref encore des défis, et des nouveaux, mais cette fois nous avons tenu 12 semaines. Mon objectif a été atteint et je suis fière d'avoir allaité aussi longtemps, même si les recommandations vont pour 6 mois minimum. J'ai tenu malgré tous les obstacles sur nos chemins à toutes les deux. J'ai eu le privilège de la nourrir, de calmer ses pleurs, de la rendormir en quelques minutes en pleine nuit, de croiser son regard et la voir me sourire entre deux gorgées.

Cette nuit il n'y a pas eu de réveil, pour la première fois, elle a dormi 9h et plus, c'était le signal que je m'étais donné pour arrêter.

J'ai donné le meilleur de moi, je suis allée au bout de mes capacités et je choisis la fin. Pas par pression, ni par épuisement, juste parce que je le décide. Voila presque 12 mois que mon corps s'occupe d'un autre, je décide qu'il est temps que je prenne soin de lui.

Toi, si tu croises une maman allaitante, souris-lui, pour toutes les petites nuits, les douleurs, les blessures, les réflexions maladroites ou culpabilisantes, pour les fois où elle a peur du regard des autres lorsque son bébé lui réclame à manger, là au parc, dans le métro ou au supermarché, ici et maintenant. Parce que l'allaitement est naturel et devrait être visible partout, tout le temps, parce que toutes les mamans devraient être soutenues et encouragées, parce que c'est pas toujours simple et facile, parce que le lait maternel est magique (nourrissant, hydratant, antiviral, anti-infectieux, antibactérien, antifongique, antiseptique, cicatrisant...) C'est pas pour rien qu'on l'appelle "l'or blanc". Parce que c'est ce dont ont besoin les petits humains. Point.

#milktamère

lundi 1 février 2021

Premiers sourires et premières nuits

Comme son grand frère, notre dernière petite fille a commencé à nous sourire assez tôt. 24 jours pour le tout premier, un peu hésitant, puis les autres ont suivi un peu plus francs chaque jour.

Pour les nuits, le premier 5h30 a eu lieu à 5 semaines et 5 jours. Après une grosse crise de larmes, le fameux pic des 6 semaines...

Puis trois nuits d'affilée de 6h environ à 7 semaines. Bon ensuite le rythme est redevenu anarchique, tétée toutes les 2 heures, 4 heures maximum.

Ah oui, ça c'est la grande fierté du moment, avoir dépassé mon record d'allaitement ! Bientôt 8 semaines, mais la fatigue est intense et la tentation du biberon est forte. Pour l'instant je résiste car je ne connais pas les laits infantiles canadiens et j'ai peur de lui donner "de la marde", étant donné que les réglementations ne sont pas les mêmes qu'en France...

Côté cohabitation entre frère et sœurs, tout se passe bien, ils réclament pour la prendre dans les bras, jouent avec elle sur le tapis d'éveil, s'intéressent au bain ou changement de couches, et posent des questions sur l'allaitement. Bref du gros bonheur !

vendredi 8 janvier 2021

Troisième et dernier accouchement

Voilà mon dernier récit d'accouchement, date prévue au 9 décembre 2020.

Lundi 29 novembre, je vais à mon rendez-vous de suivi avec le gynécologue qui m'accouchera. Bien décidée à lui faire part de mes souhaits pour la naissance, que j'aimerais la plus physiologique possible. J'ai su gérer les contractions pour la naissance de mon fils, cette fois, je veux aller jusqu'au bout sans péridurale.

On discute, on plaisante puis je m'installe pour la traditionnelle petite échographie de routine.

Pendant quelques secondes il cherche le coeur, puis descend vers le col, on y voit clairement pas une tête, il remonte le long de mon ventre en passant sur la colonne de bébé, et là sous mon estomac, une grosse boule : la tête.

"Qu'est-ce qu'il fait là votre bébé ? Il s'est retourné, vous n'avez rien senti ?"

Quoi ? Non. Je ne m'attendais pas à une telle découverte, pas à 39sa... Je suis surprise et inquiète. Que va-t-il se passer maintenant ?

Le médecin me propose un rendez-vous pour une version, le lendemain, et me conseille de faire du 4 pattes et autres positions acrobatiques pour inciter bébé à se replacer.

Je rentre chez moi et je préviens mon mari, j'en pleure. J'ai peur. Je vais alors passer la soirée à chercher tous les moyens existants, les recettes de grand-mère, les croyances, pour faire retourner ce bébé gymnaste avant la version.

Mardi matin, je sens toujours la tête de mon bébé en haut. Je me rends à l'hôpital pour mon rendez-vous. Le médecin de garde met 3h à arriver, m'explique rapidement les options et malgré ses tentatives, bébé ne bouge pas d'un millimètre. On me propose une césarienne vendredi. Non. C'est trop tôt, trop compliqué avec les enfants à garder, la césarienne c'est pas pour moi. J'ai la sensation qu'on parle de quelqu'un d'autre. Je refuse et demande du temps jusqu'à mon prochain rendez-vous de suivi, lundi. Les jours suivants, je continue mes acrobaties de yoga, je vais voir un ostéopathe, un acupuncteur, je fais tout pour laisser la place à bébé de se retourner. Je me renseigne aussi sur l'accouchement en siège, je lis, je regarde des vidéos, je demande même mon dossier à mon gynécologue, en espérant pouvoir accoucher à Ste Justine. Il me souhaite bonne chance en attendant notre prochain rendez-vous.

Lundi 7 décembre : rien n'a changé. Je vais à la rencontre de mon gynécologue comme prévu. Échographie : bébé est toujours tête en haut, le col toujours fermé. On parle d'une césarienne pour mercredi ou vendredi, mais plus on attend plus bébé grossit, il ne faut pas risquer de perdre les eaux et le mettre en danger s'il ne peut pas descendre en siège.

Je me déplace à l'hôpital pour programmer la naissance. Finalement, le médecin qui m'ausculte avec une échographie plus détaillée m'annonce que bébé est assis sur ses pieds et sur le cordon. Si je perds les eaux, le cordon passe en premier et risque de se pincer et d'asphyxier bébé. C'est urgent, il faut faire la césarienne aujourd'hui !

À peine le temps d'encaisser, j'appelle mon mari, une amie qui s'occupera de nos enfants après l'école et me voilà, en blouse, à jeun depuis 7h le matin, dans l'attente de passer au bloc.

On nous annonce entre 16h et 20h, puis plutôt 22h car il y a des cas urgents avant moi. Finalement peut être dans la nuit vers 1h. Avec mon mari, on s'impatiente, on se dit qu'on aurait pu rentrer chez nous, préparer les enfants, terminer correctement la valise, et moi j'aurais pu manger !

Au bout du compte, l'infirmière viendra nous chercher à 4h, je dois laver mon ventre avec un savon spécial, enfiler surchaussures et charlotte. Nous allons au bloc à pieds, l'équipe nous accueille, je ne réalise toujours pas que c'est bien pour nous.

On m'installe sur la table d'opération, assise, je reçois l'anesthésie rachidienne, un peu comme une péridurale, je sens le liquide se répandre dans le bas de mon dos. On m'allonge, on installe le drap de protection sous ma poitrine, on fait rentrer mon mari. Pendant toute l'opération il me massera le visage, m'encouragera, me rassurera. Moi je sens qu'on touche mon ventre, on s'affaire, j'entends le bruit des instruments de chirurgie, les médecins plaisantent, il paraît que c'est bon signe. J'entends qu'on parle des pieds et du cordon, c'est sûrement ce qu'on doit voir de mon bébé, alors j'attends, à l'affût d'une sensation dans mon ventre et puis d'un cri. Le cri. Ça y est, bébé est là, tout va bien. Mon gynécologue nous l'amène et nous montre ses fesses en demandant : "alors ? Garçon ou fille ?"

Fille, c'est une belle poulette, toute rose, potelée et avec une tête si ronde. On me la pose sur la poitrine, elle nous regarde avec ses grands yeux bleus profonds comme l'océan, j'entends mon mari rigoler. Elle est belle, comment on l'appelle finalement ?

Léonie, 3,770kgs et 53cm, née les pieds d'abord, par césarienne à 5h01 le mardi 8 décembre 2020.


Pour conclure mon histoire de grosses bedaines, je dirais qu'il m'aura fallu l'aide d'un médecin pour implanter mon premier bébé et l'aide d'un autre pour faire sortir le dernier. Ainsi s'est écrit mon histoire de maman.

jeudi 3 décembre 2020

Dernière ligne droite avant le dernier accouchement

Je suis maintenant à 39sa et j'ai appris que notre bébé surprise s'était retourné dans les derniers jours pour se caler en position "siège".

C'est l'incompréhension totale. Comment a-t-il pu faire une pirouette si tard dans la grossesse ? Est ce que j'ai frotté trop longtemps le plancher à 4 pattes il y a quelques jours ? Va-t-il se retourner à nouveau ? Est-il bloqué ?

Le gynéco me donne rendez-vous pour une version le lendemain. Je passe la soirée à 4 pattes ou les fesses en l'air pour donner l'espace suffisant à bébé pour se retourner. Le lendemain, je vais au rendez-vous de version, je sens bien que bébé n'a pas bougé et l'échographie me le confirme. Le gynéco essaie 2 fois de manipuler bébé pour le tourner mais rien. Pas un millimètre de différence. Moi j'ai mal, une sensation de bleu, mais bébé va bien, son petit coeur n'a pas souffert.

Le gynéco me parle césarienne, mais je suis trop sous le choc de l'échec. J'ai l'impression qu'il essaie de me vendre un produit dont je n'ai pas besoin, pas envie. Moi qui me préparais à un accouchement physiologique pour voir si cette fois mon périnée pouvait s'en sortir indemne, sans cicatrice. En espérant me remettre debout plus vite pour m'occuper de tout le monde à la maison... Césarienne, non merci.

Je rentre à la maison, dépitée, je pleure. Puis mon mari me dit qu'il faut que j'essaie l'ostéo, l’acupuncture. Alors je prends rendez-vous. L'ostéo me trouve des tensions, un périnée tendu. Elle me manipule et semble satisfaite de ce qu'elle a fait, elle me dit que c'est important que mon corps soit bien détendu pour l'accouchement quoiqu'il arrive, même si bébé ne se retourne pas. Elle me conseille de boire beaucoup et me souhaite bonne chance.

Le soir même, je retourne voir le gynéco qui veut discuter des options. Il me donne alors 5 jours pour voir si le travail se déclenche tout seul. Si rien ne se passe, on programmera une césarienne car bébé prend du poids chaque jour et ça complique l'accouchement par voie basse en siège.

Aujourd'hui, j'ai rendez-vous en acupuncture.

Je ne sais pas si ça déclenchera une nouvelle pirouette de bébé, j'ai l'impression que j'aurai tout essayé pour le convaincre de redescendre. Je cherche encore la cause, la signification de ce retournement de situation. Est-ce un bébé farceur ? Cascadeur ? Y a-t-il quelque chose qui le gène ? Veut-il me faire payer mes doutes et mes angoisses sur ce 3e accouchement que j'appréhendais tant ?

Comment réussir à avoir confiance en mon corps dans cette situation ? En bébé ? Et s'il mourait ? et si je mourais ? 

J'ai peur de lui en vouloir si on m'ouvre le ventre. De reporter sur lui la déception d'un accouchement hyper médicalisé. Moi qui ne lui parlais pas pendant la grossesse, j'essaie de négocier, de le convaincre, de le supplier de se remettre tête en bas.

Mon col est encore long et fermé, et ça, ça me laisse croire que la césarienne s'en vient...

mercredi 16 septembre 2020

3e grossesse

Je suis enceinte de 6 mois.

On s'était donné jusqu'à mars pour essayer. Et ça a fonctionné à la dernière minute.

On avait dit peut-être un 3e, mais pour 2020, après on passerait à autre chose.

J'ai découvert ma grossesse le 1er avril et ce n'était pas un poisson. Déjà confinés à cause du coronavirus depuis 2 semaines avec les enfants, la découverte n'a pas été aussi festive qu'attendue. La pandémie faisait déjà beaucoup parler d'elle.

Je ne savais plus si cette grossesse était la bienvenue. L'anxiété s'intensifiant avec les nausées, j'ai même du appeler une ligne d'écoute pour évacuer mon stress. La dame à l'autre bout m'a dit "vous vous étiez donné mars comme limite et ce petit bébé s'est installé. C'est comme s'il vous avait dit : attendez-moi, j'arrive." 

J'ai du me répéter cette phrase plusieurs fois encore pour réaliser que bébé 3 était bien installé. Aujourd'hui encore, je ne réalise pas vraiment qu'il sera bientôt là.

Côté travail, le confinement m'a aidée à travailler à distance, en préparant d'avance les exercices et en programmant leur publication sur la classe virtuelle. La fatigue et les nausées ont été plutôt handicapantes et ne pas être en classe devant les élèves m'a soulagée !

Par contre l'incertitude de la fin du confinement début mai a été une source de stress. D'autant que certains textes faisait de moi une personne à risque. La garderie, par exemple, n'aurait pas repris Baptiste pour cette raison. Et mon médecin m'aurait arrêtée aussi si l'école avait repris. Alors l'idée d'être responsable de l'enfermement de mes enfants m'a beaucoup chagrinée, les empêcher de retrouver leurs amis ou de finir leur année même dans des conditions particulières, ça aurait été une grande frustration.

Heureusement le ministre a décidé pour nous. Pas d'école avant septembre. Nous avons donc tous fini l'école en virtuel, et doucement, comme par magie, les symptomes désagréables du début de grossesse ont disparu.

Le virus est resté contraignant pour ma condition, je n'ai plus mis les pieds dans une épicerie ou un magasin avant juillet.

J'ai du me rendre à mes rendez-vous de suivi de grossesse, de prise de sang, et même à la première échographie, seule.

Nous sommes peu sortis, avons reçu peu de monde chez nous. Et nous avons du renoncer aussi à nos vacances tant attendues en France.

Le mois de juillet a été particulièrement déprimant pour moi, compter les jours, imaginer des "et si ?", occuper les enfants sans aller trop loin, en respectant les précautions.

Heureusement la 2e échographie est arrivée et avec elle, des assouplissements de règles sanitaires, nous avons pu voir notre bébé à deux cette fois. Grand soulagement et un beau moment de coup de foudre. Découvrir son profil, sa bouche, ses petites joues qui ressemblent déjà tant à ceux de son frère et sa sœur.

Et la routine est revenue, jardinage, travaux dans la maison, sorties sporadiques.

Puis la rentrée scolaire.

J'ai eu une période où je me suis sentie bien inutile, ranger la classe sans trop savoir quoi faire, donner des conseils pas vraiment utiles finalement, rendre mes clés, devenir une mère d'élève tout simplement.

Et une nouvelle routine s'est installée, emmener les enfants le matin à pieds puis en vélo pour soulager mes nouvelles douleurs de bassin.

Tourner en rond toute la journée, faire des listes de choses à faire et ne pas les faire. Lire, écouter la tv, faire du ménage, trainer sur les réseaux...

Puis récupérer les enfants, les envoyer à la douche sitôt arrivés sur le paillasson. Faire les devoirs, routine du soir et recommencer les jours suivants.

Le plus dur dans cette grossesse c'est de ne voir personne, d'être isolée.

Sans covid, j'aurais sûrement continué à travailler et à pratiquer l'impro malgré les douleurs et le ventre qui pèse de plus en plus.

Sans covid, je me serais inscrite à des cours prénataux, gym, yoga ou natation et j'aurais fait la rencontre d'autres futures mamans.

Sans covid, j'aurais invité mes amies ou je serais allée leur rendre visite en métro sans craindre de contamination.

Sans covid, j'aurais trainé des heures dans les allées des centres commerciaux, en mangeant plus de muffins ou de frites.

Sans covid, ma maman n'aurait pas eu tant de craintes à venir en décembre pour nous aider et rencontrer le bébé.

Sans covid, je ne me serais pas autant posé de questions sur l'accouchement au Québec. Avec ou sans masque ? Mon mari m'accompagnera-t-il du début à la fin ? À qui laisser nos enfants ? Et si j'accouchais à la maison pour éviter des conditions d'hospitalisation anxiogènes ?

Ce virus m'a forcée à faire bien des deuils, à renoncer à beaucoup de choses qui étaient normales, à vivre isolée, dans la frustration et l'anxiété.

J'espère que pour cette fin de grossesse, et pour la naissance, des jours plus paisibles nous laisseront profiter un peu de nos amis.

Et j'aimerais que ce dernier bébé puisse connaitre un peu d'insouciance dans ce monde qui devient fou.